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[Guide pratique] Bien choisir son café bio (Labels, Prix, Impact)

Vous buvez du vin nature ou biodynamique, vous faites vos courses au Biocoop et ne choisissez pour vos enfants que des produits bio, alors pourquoi ne pas en faire autant avec le café ? 

Découvrez notre sélection de cafés bio et responsables.

Si le café bio a souvent été le signe d’un achat militant associé à l’équitable ou Fair Trade, il connaît une vraie montée en gamme, à l’image de son aîné en la matière, le vin, qui associe hautes qualités gustatives et agricoles. C’est là tout la promesse de L’Arbre à Café.

Si le bio ne représente aujourd’hui qu’à peine 2% du marché du café, il a le vent en poupe et face aux scandales à répétition, qui, étonnamment, n’ont encore que peu touchés le café, il convainc de plus en plus de consommateurs et de producteurs.

Un signe ? Aux Etats-Unis, pays depuis lequel le Café de Spécialité a conquis le monde, le café est le premier aliment bio importé, loin devant le cacao bio et le chocolat bio. 

Alors, votre café moulu ou en grain, vous le voulez avec ou sans produits chimiques ? avec ou sans pesticides ? Nous, on a choisi, il y a plus de 10 ans de cela. 

Comment parler de café bio sans aborder et tenter d’apporter une réponse aux questions suivantes : 

  • Pourquoi le café bio existe ? Y-at-il des pesticides dans le café industriel ?

  • Quel est le prix du café bio ? Coûte-t-il plus cher ? Pourquoi ?

  • Cafés solubles, en capsules.. Peuvent-ils être bio ?

  • Quels sont les labels et quelles sont les certifications qui encadrent la production de café bio ?

  • Les cafés équitables sont-ils tous bio ?

  • Combien coûte une certification biologique ?

  • Vaut-il mieux un café certifié qu’un café non certifié ?

  • Y-a-t’il un seul bio ? (agroforesterie, agro-écologie, biodynamie)

 

Oui, il y a des pesticides dans le café car le café est un aliment comme les autres, il est avant tout produit à grand renfort d’intrants chimiques dont le favori est le glyphosate.

Il est toujours très troublant d’entendre de la part des certains professionnels ou amateurs l’idée reçue suivante: « nos producteurs sont trop petits ou trop pauvres pour se permettre d’acheter des intrants chimiques. ». En fait, c’est tout le contraire qui se passe. 

Moins les producteurs ont les moyens et moins ils peuvent se permettent de se passer d’intrants chimiques car partout dans le monde, c’est la main d’oeuvre et l’argent qui sont chers…  

 Et cela pour deux raisons principales. La première parce que la chimie de synthèse est très efficace, on le sait, et peu coûteuse rapportée à l’hectare. Avec un litre de glyphosate, vous faites le travail de plusieurs ouvriers.

 

La seconde est parce que pour cultiver et pour récolter du café, le producteur a besoin d’un soutien financier, l’avance sur récolte, afin de payer les ramasseurs notamment. Il paye ces derniers durant la récolte, dont il n’aura les fruits sonnant et trébuchant que des mois plus tard. Ce service financier est rempli par les exportateurs. Or, ces derniers veulent garantir qualité et quantité et obligent ou aident, selon, les producteurs à utiliser des intrants chimiques. C’est un cercle dont on connaît les résultats tant sur les hommes que sur les sols et l’environnement.

Comme dans la vigne, un sol vierge est un sol mort, une couverture enherbée qui tournent au marron brûlé est une couverture morte, tuée par le glyphosate. 

 C’est pour ces raisons que tous les café certifiés bio aujourd’hui passent par une analyse en laboratoire afin de connaître leurs taux de résidus, notamment en glyphosate !

 Alors, si on trouve cela inadmissible dans les fruits, le lait et la viande, pourquoi serait-ce acceptable de boire un café contaminé ?

Le café bio représente encore une minorité des surfaces et des producteurs

Oui, la caféiculture biologique représente, aujourd’hui, autour de 2% du marché, et un peu moins de 10% de la surface mondiale, dont plus de la moitié en Amérique Centrale et Latine. 

 Les premiers pays producteurs de café biologique sont le Pérou, l’Ethiopie, qui est le premier producteur bio d’Afrique, et le Mexique. Le Népal et le Timor-Oriental sont certes de petits producteurs, mais particulièrement durables, puisque plus de la moitié de leur surface agricole destinée au café est biologique ! 

 Boire du café biologique est donc boire un café d’exception par définition ! 

Cafés solubles, capsules, déca, cafés en grains : tous bio ?

Bonne nouvelle : tous les cafés, ou presque peuvent être certifiés bio. Vous pouvez donc trouver sur les étales du café soluble bio, du déca bio, du café en grain bio et même, comble, des capsules bio. 

 En effet, la certification regarde le mode agricole et les transformations. Si votre café est transformé sans intrants chimiques et qu’il est issu de l’agriculture biologique, alors il devrait pouvoir obtenir la certification. 

 Proposez de l’excellent déca bio est donc possible si la décaféination se fait sans solvant. C’est pour cette raison qu’à L’Arbre à Café nous ne proposons que des Crus décaféinés en osmose inverse, soit sans aucun intrant, selon la méthode Swiss Water.

Pourquoi le café bio coûte t-il plus chers?

 C’est à la base même de la logique, payer davantage pour rémunérer mieux le producteur qui rend un meilleur service au consommateur, à ses employés, à ses voisins et à la planète. Quels sont les coûts supplémentaires du bio ? 

 Il y a le prix de la certification, le coût du transport qui est supérieur car tracé et certifié lui-aussi, le travail administratif afin que le café puisse voyager et être dédouané en biologique, le coût des analyses, le coût de la prime (+ 30 cents), enfin la compensation de la baisse des rendements. 

 En effet, l’agriculture biologique amène une baisse des rendements à l’hectare et souvent aussi une hausse des coûts de main d’oeuvre. 

 Le café bio est donc par définition plus cher que le conventionnel, et si ce n’est pas le cas, c’est que le problème réside, comme les pesticides, dans le conventionnel.

Le café bio est à l’image du café commercial, avant tout un café de volume

Oui, les cafés certifiés en général ont avant tout trouvé leur marché en GMS et en épiceries bio. Ce fut longtemps un choix militant parfois jusqu’à la contradiction. Combien sont les consommateurs qui se réjouissaient d’acheter un « petit café du Chiapas bio et équitable, et pas cher ». 

 Vous l’aurez compris s’il est bio et pas cher, ou équitable et bio et pas cher, c’est qu’il ne peut pas être bon, et surtout que le cercle qui se devait vertueux, se révèle vicieux, car les producteurs sous-payés.

 Aujourd’hui, L’Arbre à Café promeut du café de très haute qualité environnementale et gustative. C’est un véritable défi car la demande de café certifié dans le Café de Spécialité de haute qualité est inexistante de la part des professionnels. 

 Or, nous savons, pour voyager en permanence aux Origines et en plantation, que les producteurs de Café de Spécialité sont parmi les premiers utilisateurs d’intrants chimiques de synthèse. 

 A l’image des vignerons, qui sont les agriculteurs usant le plus de pesticides, les caféiculteurs de haut vol, désireux de tout contrôler, sont des grands fans de la chimie de synthèse. Au Kenya par exemple, il n’est pas possible d’exporter son café sans montrer son cahier phytosanitaire... 

 Au Panama, les plus grandes fermes, même les plus médiatisées, usent et abusent du glyphosate, au Brésil, les plantations les plus connues et les plus marketées cultivent à des rendements extraordinaires du café sur des sols nus et rouges… non par magie mais par chimie.

 C’est bien parce que nous connaissons cette réalité, qu’à L’Arbre à Café le bio n’est pas une option.

 

 

Les certifications bio sont légions et sèment le trouble

 Oui, il y a de nombreuses certifications et cela sème le trouble. Si tout le monde rêve d’une seule certification par simplification, la vie répond qu’elle aime la diversité, et qu’elle aime mettre en valeur les différents degrés d’approfondissement du bio.

 En France, le label AB, qui appartient à l’Etat, et en Europe, l’Eurofeuille qui relève des institutions européennes, ont bien vocation à faire parapluie et à accueillir tous les autres labels d’agriculture biologique. Ce sont les plus connus. 

 Toutefois, ni l’Etat, ni l’Europe ne délivrent des certifications. Il faut donc passer par des organismes dits certificateurs comme BureauVeritas ou EcoCert mais aussi IMO ou Bio Latina par exemple dans le café. Les certifications varient d’un pays à l’autre, ce qui alimentent des critiques, et obligent les caféiculteurs à la course aux certifications. Ainsi, chacun des trois grands marchés, européen, étasunien et japonais, requiert une certification différente…. 

 

Quelles sont les certifications et quels sont les labels ?

 Les industriels, ne voulant pas passer à l’agriculture biologique, mais désireux de montrer leur progrès en terme culturale ou thématique, ont créé plusieurs labels au fil du temps.

 

Les labels thématiques :

Rainforest AllianceBirdf riendlyFairforLife. Si ceux-ci ont leur intérêt car sont un signe de progrès, ils sont beaucoup moins exigeants que les labels bio et ne regardent surtout qu’un seul aspect. Bref, il vaut mieux un café avec un label, qu’un sans. 

 

Les labels auto-certifiés :

Certains industriels créent un cahier des charges sur lequel capitaliser et adaptable à leurs contraintes, c’est le cas du AAA. 

 D’autres, souvent plus petits, publient les résultats d’analyse de fermiers dont rien ne garantit ni la méthode ni la source réelle de l’échantillon. En fait, la certification et surtout l’établissement de cahier des charges est un métier à part entière et l’indépendance des organismes de contrôle est indispensable. Sans contre-pouvoir, pas de démocratie, sans organisme tiers pas de contrôle, pas de sécurité. C’est comme si l’étudiant s’auto-évalué lors des examens et des concours ! 

A L’Arbre à Café nous pensons qu’il faille bannir tout système d’auto-certification que ce soit dans l’agriculture (bio), dans l’environnement (compensation carbone) ou dans le social.

 

Les labels bio + : 

 Bien avant la mise en place d’un label européen, jugé par certains trop ouvert, certains organismes ont voulu proposer un choix plus profond du bio. Les deux plus connus, qui concernent les produits français, sont Nature et Progrès, et Bio Cohérence

 

A L’Arbre à Café, nous avons beaucoup d’amis vignerons ou agriculteurs qui adhèrent à l’un de ces deux labels car ceux-ci favorisent notamment l’agro-écologie, prohibent certains produits comme l’huile de palme et demandent un 100% bio.

 

Le Label bio + agriculture biodynamique : 

 Demeter : l’agriculture biodynamique, répétons-le est une agriculture biologique à base de huit préparations dynamisées et pulvérisées à dose homéopathique selon un calendrier partagé. 

 

Le label Demeter est privé mais est délivré par de nombreux organismes certificateurs comme EcoCert, IMO etc… C’est un bio intégral mais aussi le seul, dans le café à certifier le café biodynamique. Sans ce certificat, le café ne peut être indiqué biodynamique. Dans le vin, il y a deux labels : Demeter et Biodyvin. 

 De notre expérience, les producteurs qui se disent en biodynamie sans obtenir le label, ne le sont que très très approximativement et ne suivent qu’un seul des éléments de cette agriculture pourtant si complète. Ils méconnaissent en fait tout ou partie de l’agriculture biodynamique. Le label est dans ce sens un point fondamental pour partager le bon grain de l’ivraie et motiver les producteurs à approfondir leurs pratiques. 

Les cafés équitables sont-ils tous bio ?

Non, pas tous, mais près de 60% des cafés équitables sont en effet certifiés bio. La raison est que les certifications donnent droit à une prime : + 20 cents par livre pour l’équitable et + 30 cents par livre pour le biologique. 

 Organisé par définition en coopérative, les producteurs labellisés Équitables franchissent donc souvent le pas de la certification biologique. Rares sont cependant les coopératives alliant cette démarche à une qualité gustative qui est à la hauteur du Café de Spécialité : nos Gems of Araku en sont l’exemple opposés. 

Il vaut mieux un café certifié qu’un café non certifié

Oui, rien n’est parfait, et oui, un certificat ne garantit pas tout. Oui, les cahiers des charges varient d’un pays à l’autre (de l’Italie à l‘Espagne, comme du Brésil à l’Inde), oui, il y a des fraudes. Oui et oui, mille fois oui.

 Les fraudes, dans tout système qui perdure, sont toujours minoritaires. S’il y a fraude, c’est qu’il y a une règle. Bref, en achetant un produit certifié vous savez que vous avez toutes les chances pour qu’il soit effectivement issu de l’agriculture biologique. En achetant a contrario, un produit non certifié bio, vous savez à 100% que votre produit n’est pas bio ! 

 En achetant un produit certifié, vous savez, même si le système est imparfait et que les contrôles sont parfois perfectibles, que vous achetez et mangez donc plus bio que n’importe quel autre produit.

 Vous ne voulez pas prendre ce risque minime ? Alors choisissez des produits aux labels les plus exigeants, qui fonctionnent sur prélèvement et analyse des échantillons (sol ou feuille ou aliment) et selon un cahier des charges universel dans le monde entier comme Demeter. 

Demandez la publication des certificats à votre revendeur.

 Enfin, sachez que les certifications bio vous assurent la meilleure des traçabilité depuis  la ferme à jusqu’à votre boutique ou à votre restaurant. Le bio c’est de loin, la meilleure traçabilité. 

 

Combien coûte un certification biologique ?

 Les raisons annoncées de la non certification sont toutes très discutables selon L’Arbre à Café. La première est celle du coût. Une certification est facturée autour de 1500€/$ dans le monde. Elle est donc accessible, non à tout producteur, mais bien à tout torréfacteur ou importateur qui croit en un futur meilleur et accompagne ses partenaires producteurs. 

L’Arbre à Café finance ainsi régulièrement les certifications des producteurs avec qui nous travaillons comme au Pérou avec la Chakra d’Dago.

 La seconde raison est la lourdeur administrative et la nécessité d’obtenir des certifications différentes selon les marchés. Oui, c’est une contrainte, aux importateurs de jouer le jeu et de s’engager et d’aider les producteurs dans ces démarches. 

La tentation greenwashing de l’auto-certification

Oui, certains acteurs du marché multiplient les auto-certifications soient des cahiers des charges (lorsqu’ils existent) établis par eux-mêmes, pour leurs propres besoins, et contrôlés par eux-mêmes. 

 On appelle cela le médecin-pharmacien, et c’est à la base de toute la Révolution Verte. Sans contrôle, sans tiers personne, pas de challenge, pas de sécurité. Des industriels plantent ainsi des arbres, ce qui est bien, hors de tout protocole carbone, et donc toute mesure validée et contrôlée par des organismes tiers. 

Ainsi, ils peuvent annoncer tous les résultats et compensation qu’ils souhaitent. Dire qu’ils plantent des arbres suffirait pourtant. Dans le bio, c’est pareil. Dire que l’on est bio, sans être certifié. Dire que l’on publie tel ou tel document ou analyse, ne suffit pas, car toutes les analyses ne se valent pas (en fonction du moment du prélèvement, de sa nature, de sa méthode…). 

 

Y-a-t’il un seul bio ? (agroforesterie, agro-écologie, biodynamie)

 Non, il n’y a pas un seul bio et c’est bien cette diversité qui est réjouissante et permet de construire un monde meilleur et de faire progresser la qualité du café et l’autonomie des fermiers. Les labels bio posent des limites comme l’absence d’intrants chimiques et autorisent certains intrants naturels et non nocifs, mais, ils n’indiquent pas les méthodes agricoles pour autant.

 Ainsi, un label bio peut cacher un fermier en agro-écologie, un autre en permaculture, un troisième en biodynamie etc….Ces méthodes culturales sont d’ailleurs souvent cumulatives et non exclusives les unes les autres.

 Parfois, un label spécifique existe comme le Demeter pour la Biodynamie. A L’Arbre à Café, tous les cafés en biodynamie sont évidemment issus par exemple de l’agroforesterie.

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