Pour L’Arbre à Café, l’agroforesterie est une évidenceet une réalité depuis ses origines, il y a 10 ans.
L’agroforesterie, ces systèmes agroforestiers qui mettent à profit les synergies entre la forêt ou les arbres et d’autres cultures, a le vent en poupe dans le monde entier.
C’est que les bénéfices de l’agroforesterie pour les Hommes, la Terre et les cultures sont considérables.
Dans le café, tous les terroirs éco-responsables sont conduits en agroforesterie. En effet, les Arabicas, sensibles à la morsure du soleil, doivent être protégés des rayons solaires par un couvert. Celui-ci est naturellement, et historiquement, celui des arbres d’ombrage. Dans certains pays marqués par le déboisement, les producteurs substituent les arbres par des nattes et des treilles de feuillage. Enfin, dans les zones d’agricultures intensives, irriguées, fortement mécanisées, et chimiques, et de basse altitude, les caféiers sont en plein soleil. C’est le cas au Vietnam ou au Brésil comme dans le Parana, le Cerrado ou le Minas Geiras. L’Arbre à Café s’est toujours refusé de travailler avec ce type de plantation.
Nos plantations partenaires sont ainsi toutes en forêt ou plutôt toutes complantées, variant les essences et les récoltes.
Ainsi, une plantation en agroforesterie se présente en plusieurs étages : l’ombrage sommital est constitué d’arbre à la canopée plus ou moins large, mais élevée. Ces arbres sont des éventuelles “banques” pour les producteurs et pourront être vendus le cas échéant. Mais surtout leur canopée protège et le sol et les plantes contre les pluies diluviennes si fréquentes et si dommageables dans les zones tropicales. Leurs systèmes racinaires profonds maintient le sol contre l’érosion et constituent des milieux symbiotiques indispensables à la diversité, à la richesse de la faune et de la flore souterraine.
Leurs feuillages vient nourrir une litière propice à la création d’un humus fertile. Enfin, ce sont de véritables lieux de vie, dont la faune participe à l’écosystème et à l’équilibre biologique. C'est donc tout un monde et une richesse infinis qui vit dans cet ombrage et dans cette canopée, comme l'a magnifiquement montré Francis Hallé pour ces zones tropicales. Il en est ainsi pour les sols en agroforesterie comme le défendent inlassablement Lydia et Claude Bourguignon.
Un étage intermédiaire est souvent entretenu à quelques mètres de hauteur. Ces légumineuses, agrumes, arbres à tomates, bananiers etc.. servent souvent d’une part à boucher les trous d’ombrage sommital mais aussi à diversifier les apports en litière, et à fixer azote, carbone etc… Ils représentent souvent aussi des cultures complémentaires à celle du café comme les oranges, les mangues ou les tomates.
L’étage des caféiers culmine en situation de culture à 2 m environ. Sur les feuilles apparaissent la lumière du soleil filtré par les étages supérieurs. Les rangs de caféiers sont ainsi rythmés par les troncs des grands arbres ou par ceux, plus serrés, de l’étage intermédiaire.
Enfin, au sol, la litière épaisse, car composée de tous les apports végétaux et animaux des ombrages, protège le sol de l’érosion, abrite une faune riche et dynamique, protège les arbres du stress hydrique en cas de sécheresse. Celle-ci est d’ailleurs souvent plantée d’espèces rampantes, qui couvrent le sol apportant ainsi un engrais vert supplémentaire.
Contrairement à la vigne que le vigneron doit brimer pour faire plonger ses racines au plus profond, et auquel le caféier est souvent comparé dans nos pays tempérés, le caféier doit être nourri et bénéficier d’une terre riche et abondante.
Or, plus de 90% de ses nutriments se trouvent dans les 30 premiers centimètres. L’importance de la litière et de l’humus est donc capitale pour obtenir des caféiers productifs, sains et des fruits de grande qualité.
Légende : Différence entre un humus en agroforesterie, à gauche (brun, décompacté, habité, recouvert d'une litière abondante) et un humus en pleine soleil à Tarrazu au Costa Rica (sol clair sans matière organique, compact, sans litière ni vie)
Et parce que la matière organique du sol doit être abondante, la caféiculture ne peut se faire autrement qu’en agroforesterie, à moins d’inonder son sol d’engrais chimiques et de l’appauvrir à court terme en le salinisant et en tuant l’ensemble de sa faune et de sa flore indigène.
Ainsi, il n’y a pas de bon café sans forêt, et les meilleurs terroirs sont toujours eco-responsables.