trop acidulé, trop agrume. Vous, ce que vous appréciez par-dessus tout, c’est le café qui a du corps, le café corsé, le café fort « qui envoie ».
Ce sont là des histoires de goûts, de préférences personnelles. Pour ce qui est du nom et des appellations, en revanche, c’est une question de mots. Et là, soyez prévenus, nous ne serons pas d’accord, mais alors pas du tout ! En vérité, les mots Moka, voire Mokka, ou Mocha, ou encore Mokha et même Moccha, veulent tout dire, mais ne disent pas grand-chose.
Pour les Français, un Mokka est un café d’Éthiopie. Pourtant, tout le monde prend la peine de préciser qu’il s’agit du « Mokka d’Éthiopie », comme s’il y avait un doute sur sa provenance. L’expression est redondante et quand il y a redondance, il y a souvent lézard.
Le lézard, en l’espèce, est que Mocha désigne la plaque tournante du marché du café, laquelle se situe, non pas en Éthiopie, mais au Yémen. Absurde ? Pas vraiment non plus, car c’est sur cette place que les cafés d’Éthiopie étaient déchargés, assemblés et expédiés partout dans le monde, à l’époque de la splendeur commerciale du Yémen.
Le café a donc pris le nom de son port de provenance, comme c’est le cas de l’origine Santos, du nom du port d’exportation au Brésil, ou encore de Cochin, du port indien. C’est également le cas de l’« Arabica », qui a hérité de ce nom parce qu’il devait cheminer à travers la péninsule arabique, toujours depuis le Yémen, à dos de chameaux, et jusqu'au Caïre.
Nous voilà donc à moitié pardonnés, d’autant plus que cette expression bien de chez nous, « Mokka d’Éthiopie », était déjà utilisée au XVIe siècle. Nous ne péchons que par habitude ! En ce temps-là, d’ailleurs, et jusqu’à la période coloniale, on différenciait les Mokkas du café d’Abyssinie. Ce dernier terme a complètement disparu de notre vocabulaire du café, tandis que lorsqu’on parle de thé, les survivances historiques s’avèrent plus tenaces. En effet, le thé ne porte pas le nom post-colonial du Sri Lanka, mais encore celui du British Ceylan.
Le café serait-il définitivement révolutionnaire et le thé conservateur ? Quoi qu’il en soit : les francophones n’ont pas l’apanage des confusions linguistiques.
Ainsi, pour les Brésiliens, le Mokka correspond au Caracoli. Pour les Italiens, ce mot de Moka renvoie à la macchinetta, soit à la cafetière italienne, la fameuse Bialetti. Le Mokka ou Mocha peut être aussi une variété d’Arabica endémique éthiopienne, mais également yéménite. Enfin, dans le lexique des pâtissiers, le Moka est un dessert, tombé un peu en désuétude, à base de génoise, de crema au beurre et... de café.
Bref, le moins que l’on puisse dire, c’est que le terme a beaucoup voyagé. Le comble de l’amateur de café serait sans doute de boire sur la place de Mocha, un Moka issu de Moka de Mocha préparé dans une Moka et évidemment accompagné d’un savoureux Moka.
Si vous voulez apprendre à faire un bon Moka n’hésitez pas à consulter notre guide pratique pour faire un bon café.
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