“Le café ça énerve ! Déjà que je tourne en rond, toute la journée, et la nuit pareil. Alors le café et le confinement ? Est-ce vraiment un bon ménage ?”
Le café est votre allié, en tout temps et définitivement !
Il y a en effet tant de façons de boire le café, tant d’occasions d’y succomber, tant de rituels café pour rythmer sa journée, tant de peps à espérer dans notre morne journée de confiné.
Boire son café, boire du café, boire des cafés, ne peut que soulager, qu’animer, qu’ouvrir, qu’envelopper.
La preuve ? En veux-tu ? en voilà. Par milliers comme autant de fleurs qu’il y a dans un bouquet royal.
Le café rituel
Que vous soyez italien, suédois, étasunien, français, clermontois ou niçois, le café est un rituel, votre rituel. Vous le preniez avec vos collègues, au bar, au comptoir, en salle, tout seul ? Vous le prenez donc aujourd’hui encore, comme pour rappeler ce temps d’avant, cette normalité, heureuse, d’un moment ritualisé de votre journée.
C’est votre pain quotidien, cette scansion charnière entre deux moments et deux activités, votre horloge. Plus que jamais, le confinement nous invite à ces rituels, à tenir ces moments, futiles dans la normalité, mais si heureux et si normaux justement. Le café rituel c’est comme un café de structure et de permanence. On est en vie, on boit cette vie, et se pause.
Le café intime
En pyjama, en costard, en survêtement, en casual comme en rien du tout, le café est associé à ces moments intimes.
Celui du réveil par exemple, celui de la divagation d’après repas, celui de l’évasion de la matinée, celui qu’on boit long en thermo ou en grande cafetière comme une grande et profonde descente en soi. Le café intime c’est donc celui de ces moments où l’on se retrouve, en introspection ou en divagation.
Le café qui ouvre
Si le thé est une boisson verticale, qui ancre, le café est horizontal. C’est la boisson de l’ouverture du coeur, de l’altérité et de l’autre, celle du partage, bref de la sociabilité. Confiné que nous sommes, tiraillés à l’extrême entre des émotions et des réflexes antinomiques et exacerbés de renferment et d’ouverture à l’autre, de protection et de don, d’introspection et d’extraversion, d’égoïsme et de générosité, de peur et de confiance, de conservatisme et de révolution.
Le café qui ouvre, nous rappelle que le repli n’est sans doute jamais la solution à long terme, qu’il est parfois nécessaire pour se retrouver justement, se protéger, puis repartir enfin...différemment.
Le café voyage
Le grand et oublié Hippolyte Taine a le premier commis un livre, qui fut de chevet, Voyage autour de ma chambre. Dans ce XIXe siècle, sans forme mais avec tellement de bruits et de fracas, de morts et de déferlantes, d’expéditions et d’annexion, la chambre de Taine, loin des terres exotiques et fantasmées, fut celle d’un tout autre voyage.
N’allait pas croire qu’il s’agit d’un voyage intérieur à la mode oriental ou à la tonalité sage “nous sommes le plus grand des voyages”. Non, ce n’est pas cela. Pour le savoir, il vous suffit de le lire, il est court, et vous avez le temps.
Le temps d’accompagner votre lecture, d’un superbe Chakra do Dago qui vous portera, depuis votre chambre, dans des espaces luxuriants où tout n’est que forêt diversifiée, faune étonnante et flore décapante. Là s’épanouissent, comme vous et nous aujourd’hui, de façon géostationnaire, les caféiers qui ont donné les fruits des graines dont vous buvez l’infusion.
Humez cette terre noire et riche nourrit de la vie chaude, humide, et fougueuse des Tropiques. Le confinement nous donne donc cette chance de nous arrêter, nous qui passons ou plutôt courons si souvent, dans des espaces, des lieux, enfin, et de les faire siens.
Le café comme une plante
L’animal que nous sommes est par essence animé, il bouge, il bouge. Qui peut l’arrêter ? Le confinement nous met donc à l’épreuve et nous fait admirer plus encore s’il en est, ces héros de l’incarcération inique, Mandela étant le plus connu.
Il nous donne l’occasion aussi, unique, à l’heure où l’on sait maintenant que les Arbres ont une vie secrète, de, ne serait-ce que quelques minutes par jour, de singer la plante. Nous qui anthropomorphisons tout, l’heure est venue de "plantifier". Ma mère disait avec dédain et dégoût “larver”. La plante, elle ne bouge pas.
Ou plutôt, si, mais elle ne se déplace pas, ne se meut pas. Elle est donc là, présente, totalement. C’est pour cela qu’elle a développé des sensibilités que nous ignorons, et parfois que nous envions. Il fait chaud, elle ne se déshabille pas, il fait froid, elle ne se couvre pas, il fait humide, elle ne se protège pas.
Elle vit là et réagit de mille façons. Elle sent donc tout, tous les signaux, ceux visibles et objectivés par l’homme, et ceux invisibles ou non encore observés par le même. La plante est donc une ultra-sensible.
Le caféier, lui, par sa forme et sa taille, un arbuste aux branches tendues à l’horizontal monte la garde, et semble plein d’une caféine qui le rend encore plus alerte et réceptif que ses congénères. Alors buvons, un Gedeo, un café des origines de l’Arabica, et posons nous un instant. Ressentons.
Le café comme dégustation
Le café est sans aucun doute la boisson gastronomique la plus partagée et la plus économique au monde. Nous avons aujourd’hui un peu de temps, il faut en profiter pour, non pas boire, mais déguster le café. Apprendre à déguster le café, c’est apprendre à faire attention à ce que vous buvez.
Vous pouvez trouver un accompagnement dans notre livre Café, aux éditions du chêne. Ou tout simplement en vous préparant deux cafés différents, et en variant ces paires : Moka Bunna Bet / Gedeo (focalisez-vous sur la douceur, et les arômes fruités et camphrés, vous sentirez la différence entre café lavé et café nature), Geisha Hartmann et Geisha Finca Debora (focalisez vous sur l’acidité et la longueur en bouche, vous éprouverez l’altitude), Hayma et Iapar Rouge (prêtez attention à la douceur et à la complexité aromatique, vous saisirez la notion d’altitude encore mais aussi de variété ancienne et d’hybride), Chakra do dago et Maravilla (regarder le corps, et vous comprendrez le pourquoi d’un assemblage), Geisha Biodynamique et Geisha Lavé (la richesse et la longueur en bouche produites par la biodynamie vous sautera au palais)....
Le café comme sport
Churchill qui assurait que sa santé c’était le No sport. Le confinement lui donnera sans doute tort, nous sommes tous devenus des sportifs, non plus de canapé, mais de salon.
Or, comme le montrent toutes les recherches sur la santé et le café, le café est bon pour les sportifs. Demandez aux cyclistes, grands amateurs de petits noirs et de grandes traversées.
Ils carburent au café, seul nectar qu’ils souffrent. Alors, nous, sportifs du confinement, allons-y ! Un bon espresso de Iapar Rouge ou de Huista nous donnera le coeur à l’ouvrage et nous fera tenir la distance de notre séance, sponsorisée ou non par le ministère des sports ! De jour, comme de nuit.
Le café concentration
Comme nous le confiait Cédric Vilani en citant un illustre collègue : “un mathématicien est celui qui a la capacité à transformer le café en théorème”. Et oui, non seulement le café met l’âme, le coeur et le corps en mouvement pour plagier Alexandre Dumas, mais il aide aussi à se concentrer.
Il est donc l’allié premier de nos réflexions, qui en ce moment sont nombreuses, et résolutives !
Un bon Source sera votre ami pour la vie !